Paysage aux environs d’Ornans

Tableaux

Musée Sarret de Grozon -Arbois

Gustave COURBET
(Ornans, 1819 – La Tour-de-Peilz, 1877)
Paysage aux environs d’Ornans, vers 1865-69

Huile sur toile – Legs Sarret de Grozon, 1933

Maître du Réalisme en peinture, Gustave Courbet incarne en ce sens un paysagiste qui a donné à ce genre, avant les impressionnistes, un essor incontestable. La quantité d’œuvres qu’il consacra à partir des années 1860 aux sites naturels jalonnant ses terres de prédilection, Ornans, Flagey et Salins, n’a d’égal que l’audace avec laquelle il s’employa à rénover la peinture de paysage en se fondant sur un rapport fusionnel avec la nature. Chez lui, le processus d’identification avec sa terre nourricière est la pierre angulaire de sa démarche artistique. Ainsi, les falaises, rochers et autres reculées, si caractéristiques des paysages de son terroir, conditionnent-elles l’organisation spatiale de ses toiles.
Paysage aux environs d’Ornans figure en plan serré une reculée. D’un point de vue plastique, cette barrière naturelle au profil affirmé sert la frontalité de la composition, le caractère immanent du paysage, dimension que le maître d’Ornans exacerbe par ses empâtements et sa franchise picturale si caractéristique. Là réside la force de l’art de Courbet, faire de ces paysages qui véhiculaient traditionnellement une vision pittoresque le vecteur d’une expression artistique transgressive, forcément mal comprise en son temps car en rupture avec les conventions esthétiques de l’époque. Nombres d’autres peintres avant-gardistes, de Claude Monet à Paul Cézanne, lui furent quant à eux redevables, à différents degrés, de cette salutaire refondation du genre du paysage en particulier, et de l’art en général.